Chemins

Texte écrit pour et publié sur le site des Impromptus Littéraires - {copyright Chocolat 07}

                                                                                                                         Les chemins vers la paix Qui les avait tracés ?

Ils n’étaient pas parfaits Un peu raccommodés

Des bosses par endroit Des creux ici ou là

Certains y sont tombés Parfois sans se relever

D’autres creusent encore Parfois leur propre tombe

Tu enjambes des corps Tu évites les bombes

Les chemins vers la paix Qui les a effacés ?

Sûre qu’ils existaient Tu te mets à chercher

Tu croises des enfants Qui n’ont plus de parents

Et des adultes fiers Revenant de la guerre

Tu croises des regards Qui ont perdu la vue

Et des garçons hagards Qui ne s’en servent plus

Tu croises des mamans Et leurs filles violées

Elles restent dans le rang Le secret est gardé

Et si tu continues Avance un peu plus loin

Tu verras dans la rue Traîner avec les chiens

Les gamins sans famille Qui disputent aux loups

Ce qu’il reste de vie Mais elle n’a plus de goût

Tu verras dans les champs Les âmes fusillées

Tu entendras le chant Des esprits des damnés

Qui hantera ta vie Sera ton cauchemar

Presque ton seul ami Il n’est jamais trop tard

Tu croiras que tout ça C’est les informations

La vie qui vient, qui va Journaliste un peu con

Tu te diras on sait Il y a déjà longtemps

Que cela s’est passé Sur tous les continents

Des vies massacrées A n’importe quel âge

Des membres amputés Au seuil de ton village

                                                                                                                    Ne ferme pas les yeux Un peuple exterminé

Et qui vivait heureux Vas-y regarde les

Des plaies toujours ouvertes Le sang qui coule à flot

On oublie les alertes Quand il s’agit d’idiots

Quelques filles d’à peine Huit ans et des poussières

Qui courent à perdre haleine En vain fuient la misère

                                                                                                                         Enfants prostitués Innocents enfermés

Je voudrais te citer Le nom des oubliés

Le nom des mutilés Par haine ou par amour

Des vies défigurées Qui le sont pour toujours

Tout ça au nom de Dieu Ou au nom de l’argent

Au nom de leurs aïeux Ou bien au nom du sans

Sans papier Sans diplôme Sans famille Sans royaume

Sans galère Sans besoin Sans raison Sans témoin

Le nom des anonymes Celui de ton voisin

Et c’est pas pour la frime Même pas pour ton bien

Je voudrais te citer Par respect pour ces hommes

Les tortures endurées Et en faire la somme

Les chiffres ça fait bien Je n’en connais aucun

Mais ce sont des humains Qu’on a pris un à un

Et si tu continues Avance un peu plus loin

Tu verras dans ta rue Que la vie va et vient

Ce n’est pas le JT Mais pourtant bien réel

Les gens sont agités Ils regardent le ciel

Ils dorment dans un lit Ou bien sur des cartons

Ils partagent ta vie Pas qu’aux informations

Elle est riche, il est pauvre Tous deux ont des problèmes

Il est riche, elle est pauvre Y a des fois où ils s’aiment

Les chemins vers la paix Les a-t-on effacés ?

Sûre qu’ils périssaient As-tu bien regardé ?

Sur le seuil de ta porte Les pavés ont l’allure

Du facteur qui apporte Un peu trop de factures

Les chemins vers la paix N’ont jamais existé

Confiants ils t’attendaient En bas de l’escalier

Soit celui qui porte Le sourire et la chance

Descends ouvrir ta porte Tout chemin y commence

Comments

[Petit poucet]

Quel bel hommage à tous ceux qui souffrent. Dans une mise en vers magnifique et poignante. J'aime beaucoup la fin, cette porte à aller ouvrir...le chemin de la paix n'est pas si loin qu'on le pense.